Découverte de la méthode Loomis : dessinez votre premier portrait
- Par Jarrod
- Le
Avez-vous déjà rêvé(e) de maîtriser l’art du portrait masculin avec une aisance et un réalisme qui captivent le regard ? Vous vous apprêtez à découvrir la méthode Loomis, une technique éprouvée qui vous ouvrira les portes de la créativité et du dessin de visages.
Chaque ligne tracée, chaque nuance d’ombre appliquée, vous rapprochera de l’hyperréalisme tant convoité. En effet, il vous permet d’immortaliser non seulement l’apparence, mais aussi l’esprit de vos modèles.
Abordons l’héritage d’Andrew Loomis, dont la démarche révolutionnaire a éclairé la voie à des générations d’artistes. Découvrez comment transformer les physionomies les plus complexes en une suite de formes simples et apprenez à les interpréter pour révéler leur caractère unique. Cette technique, testée par le temps, reste un pilier, que vous soyez adepte du crayon ou de la tablette graphique.
Dans ce premier volet de notre série sur l’initiation au portrait adulte, nous posons les jalons de votre évolution en dessin.
La grille Loomis sera votre première complice, une alliée fidèle sur laquelle s’appuyer pour apprivoiser les subtilités du visage masculin en vue de face. À travers elle, entrez dans un monde où chaque détail compte et où chaque coup de crayon est un pas vers la maîtrise.
Sommaire
Pourquoi se lancer dans l’apprentissage des bases du portrait ?
L’art du portrait, avec ses subtilités et sa complexité, peut initialement apparaître comme un défi de taille. Pourtant, s’immerger dans ses principes permet d’atteindre un savoir-faire qui frôle l’hyperréalisme.
Imaginez les visages comme un édifice majestueux : sa beauté et sa stabilité dépendent entièrement de la robustesse de ses fondations. Comprendre les proportions, les jeux de formes et de lumières insuffle vie et âme dans vos œuvres. Ici, la méthode Loomis se présente tel un guide qui montre le chemin vers la maîtrise de ces éléments indispensables.
De plus, apprendre les bases du dessin de portrait, c’est se forger une compréhension poussée des traits humains, indispensable pour saisir l’essence même de votre sujet. Ensuite, cette maîtrise des fondamentaux vous libère et vous permet de créer des esquisses réalistes non pas par imitation, mais avec assurance et précision.
Nous éprouvons également une joie intense à observer un visage émerger progressivement sous notre crayon. Chaque ligne tracée, chaque nuance d’ombre apportée, métamorphose un simple papier en une œuvre unique.
En effet, vous capturez bien plus que les traits physiques, mais l’âme même de la personne qui se trouve devant vous. Pour l’artiste passionné(e), peu de choses équivalent à la satisfaction de donner vie à sa vision avec une telle fidélité et authenticité.
Qu’est-ce que la méthode Loomis ?
L’essor d’une technique repris par toutes et tous
Conçue par Andrew Loomis, elle a révolutionné les techniques de croquis de portrait dans le monde entier.
Née au milieu du 20e siècle, cette technique a guidé des générations d’artistes, du débutant au professionnel, dans leur quête de maîtrise de portrait réaliste. Loomis a dévoilé son approche dans une série de livres didactiques (en anglais), rapidement devenus des références incontournables.
La simplicité au cœur de la complexité
Au centre de sa méthode réside une vérité simple : toute tête, peu importe son allure ou son expression, peut être décomposée en formes géométriques de base. Cette approche démystifie le processus souvent intimidant du dessin de portrait. Il le rend ainsi accessible et moins décourageant pour les aspirants et aspirantes artistes. Toutefois, ne vous méprenez pas, vous n’arriverez à rien sans travail, échecs et réussites.
En apprenant à voir et à reproduire la technique, les portraitistes débutants acquièrent une compréhension profonde de la structure et des proportions du visage humain.
De plus, c’est par la répétition que vous vous améliorerez et atteindrez le niveau souhaité.
Arrêtez-vous un instant et imaginez-vous dessiner une personne par jour pendant un an. À quoi ressembleront vos dessins au terme de ces 365 jours ?
Une pertinence qui traverse les époques
La beauté de la méthode Loomis réside dans sa pertinence intemporelle. À l’ère numérique, où les techniques évoluent rapidement, les fondements de Loomis demeurent un pilier inébranlable.
Que vous soyez un dessinateur traditionnel maniant crayons et pinceaux, ou un artiste travaillant avec des tablettes graphiques et des logiciels, les principes enseignés par Loomis constituent la base sur laquelle s’appuient d’autres approches plus avancées.
Quels que soient vos aspirations et outils employés, commencer par les fondamentaux du portrait avec cette méthode reste probablement le chemin le plus sûr. Le voyage sera plus ou moins long, mais l’arrivée n’en sera que plus belle.
Commencer avec la méthode Loomis : le système de grille
La cartographie du visage : débuter avec une grille
Entamer l’étude des têtes avec la méthode Loomis est un peu comme découvrir une carte au trésor. Pour les novices, la grille Loomis est cette carte : elle offre un chemin structuré pour naviguer à travers les complexités du visage humain.
Simple, mais puissant, partir d’un rectangle est l’approche la plus facile pour les débutants qui désirent apprendre à dessiner des portraits avec une précision qui vous semble actuellement hors de portée.
La base de notre grille
La première étape consiste à comprendre la structure qui va guider le placement des caractéristiques du visage.
Pour cela, tracez un rectangle avec ces ratios : 3 de large, pour 3,5 de haut.
Dans mon exemple, j’ai multiplié ces proportions par deux pour obtenir 6 cm sur 7 cm.
Ensuite, subdivisez :
- la largeur en 3 sections égales,
- la hauteur en 3 parties de taille identiques à celles de la largeur en partant du bas. Important, positionnez le ½ en haut de votre grille comme sur l’image.
Ainsi, nous avons créé le squelette sur lequel le portrait prendra forme.
Positionnement des traits du visage
Avec la grille en place, vous marquerez ainsi des repères préalablement définis pour les cheveux, les sourcils et la base du nez. Ce sont des points d’ancrage autour desquels les détails du visage seront construits.
Suivez les lignes horizontales pour situer ces éléments essentiels avec exactitude. Ils déterminent le réalisme de votre figure.
Définition des zones clés
Redécoupez (ici en rouge), votre rectangle par son milieu.
Nous obtenons de la sorte l’axe de symétrie verticale, ainsi que le tracé à mi-hauteur qui correspond à la ligne du regard.
En effet, les yeux sont au centre de notre visage.
Ajout de détails et de profondeur
Ensuite, vous préciserez les détails de chaque zone.
Pour cela, divisez chaque section verticale en deux. Nous n’avons plus 3, mais 6. Vous comprendrez pourquoi un peu plus loin.
Dès lors, les repères s’affinent. Elle vous aide à évaluer les distances et les proportions de chaque élément du visage.
Ainsi, elle vous permet de dessiner un portrait fidèle à la réalité.
Affinement des proportions
Maintenant que les marques fondamentales sont en place, peaufinons encore notre grille. Cette étape nous amène à une compréhension plus fine de l’emplacement et de la taille des éléments du visage. Ce processus est comparable à la mise au point d’un appareil photo, où l’image devient plus nette et les détails plus clairs.
Ici, nous scindons la section basse du rectangle pour détailler davantage l’emplacement de la bouche.
En utilisant les points de repère déjà établis, nous séparons le bas du visage en tiers. Le premier tiers marque la commissure des lèvres en position neutre (ne sourit pas, ne crie pas…).
Pour déterminer précisément le bas de la lèvre inférieure, nous divisons cette même section, mais cette fois-ci en son milieu.
Cette méthode nous assure de conserver les bonnes proportions et l’harmonie des caractéristiques de la tête.
Ainsi, elle donne à votre portrait une apparence naturelle et équilibrée.
Harmonisation et cohérence
Enfin, nous divisons à nouveau chacune de nos 6 sections verticales en son milieu pour positionner précisément l’écartement du nez, les yeux, de la bouche.
De premier abord, cette technique peut vous sembler longue et fastidieuse.
C’est pourquoi je ne peux que vous encourager à la faire encore et encore, jusqu’à en maîtriser tous les aspects.
Mais en y regardant bien, nous utilisons beaucoup les tiers et les demies.
Un conseil, ne commettez pas la même erreur que moi. Ne photocopiez pas cette grille pour vous entraîner à faire vos portraits, car vous n’assimilez pas les proportions.
Vous penserez comme moi à l’époque gagner du temps, mais il n’en fut rien. Le jour où j’ai dû la reconstruire de mémoire, j’en ai été incapable.
En effet, elle devient un outil précieux dans votre arsenal artistique, à condition de jouer le jeu.
Exercice pratique : dessiner un visage de face avec la grille
Prenez votre crayon et laissez-vous guider par la grille Loomis pour donner vie à votre premier portrait. Suivez ces étapes pour comprendre comment les proportions harmonieuses se combinent pour former un visage.
Esquissez la forme de la tête
Commencez par esquisser une forme ovale à l’intérieur de votre grille.
Ici, Loomis considère la figure comme étant pleinement harmonieuse. Dans les faits, il n’en est rien. Toutefois, nous débuterons en apprenant les proportions « idéales ». Une fois maîtrisées, nous nous éloignerons de ces standards pour créer des visages réalistes, donc imparfaits et non symétriques.
- Le menton prend naissance sur le bas de notre grille. Ajuster sa largeur selon votre envie.
- De plus, sachant que les oreilles sont comprises dans notre rectangle, tracez l’ovale du visage comme vous le désirez… plus ou moins carré, plus ou moins fin, plus ou moins rond. Laissez libre cours à votre imagination.
- Le haut du front (sans les cheveux) touche le sommet de notre rectangle.
Nous avons là notre crâne. Servez-vous des repères pour le dessiner de manière symétrique.
Positionnez le nez, les yeux, les sourcils et la bouche
Utilisez les références horizontales pour déterminer l’emplacement des sourcils et des yeux, du nez et de la bouche.
Observez comment la grille peut vous aider à aligner symétriquement les deux côtés du visage.
- Le nez : ici pour plus de facilité, nous le dessinons entre nos deux repères verticaux de chaque côté de l’axe médian.
- Les yeux : gardez à l’esprit que la largeur du nez correspond à peu près à celle d’un œil. Disposez-les donc en partant du coin externe du nez. Placez les iris au centre de votre globe oculaire. Pour cela, aidez-vous des intersections marquées par les flèches.
- Les sourcils : ils prennent eux aussi naissance au coin externe du nez et s’étendent généralement au-delà de la largeur de l’œil.
- La bouche : souvenez-vous, la commissure se situe sur l’axe horizontal à ⅓ au-dessous du nez et le bas de la lèvre inférieure à ½.
Sa largeur est environ égale à la distance entre nos pupilles (centre de l’iris en position de regard droit devant).
Le nez est localisé au milieu de la grille, et vous pouvez dessiner la bouche un peu au-dessus de la ligne du deux tiers inférieurs. Assurez-vous que la largeur de la bouche est alignée avec le centre des yeux.
Ajoutez les oreilles
Les oreilles s’étendent des sourcils au bas du nez.
Les cheveux
Servons-nous de notre premier repère horizontal en haut de notre rectangle pour positionner la naissance des cheveux de notre sujet.
Imaginez la coiffure de votre personnage.
Ici, je me contente de celle prise en modèle par Loomis dans les années 1920. J’admets que ce ne sont plus forcément les tendances actuelles. Toutefois, elle a le mérite d’être simple à faire. Si vous avez un gout particulier pour en concevoir, laissez-lui libre cours.
Le volume de la chevelure sort du cadre de notre rectangle et c’est tout à fait logique.
Ajout de détails pour plus de réalisme
À ce stade, nous pouvons apporter un peu de réalisme en fournissant du détail comme les pupilles, les paupières supérieures et inférieures, les narines et les oreilles.
Je repasse juste au feutre pour faire ressortir le visage de notre personnage, afin que vous puissiez y voir plus clair.
Les facettes
Donnons un peu de relief. Pour cela, je vous ai représenté les divers plans d’une tête vue de face.
Ainsi, nous apportons de la 3D à notre dessin. Ici, elles ont uniquement pour but de vous aider dans la compréhension de la construction des ombres et lumière.
C’est ainsi que vous pourrez à coup sûr disposer judicieusement vos ombrages et créer un portrait encore plus réaliste.
Chaque facette va répondre de manière différente à la source de lumière.
Je vous les ai tracées au feutre pour qu’elles soient bien visibles. Évidemment, elles vont choquer lors du rendu final, mais ce sera plus visuel pour vous afin d’appréhender comment placer vos ombres en fonction de la direction de la source lumineuse.
Finalisation : les ombres et la lumière
En premier lieu, déterminez d’où vient la source de lumière.
Ensuite, terminez votre portrait en ajoutant des ombres et des détails qui apportent de la profondeur et du réalisme à votre dessin.
L’objectif est de créer un visage qui semble tridimensionnel sur le papier.
Erreurs courantes et comment les éviter
L’apprentissage du dessin de portrait est un parcours semé d’embûches où même les artistes les plus assidu(e)s peuvent trébucher. Voici un florilège des gaffes les plus fréquentes et de nos astuces éprouvées pour les esquiver.
Proportions fantaisistes : le déséquilibre des traits
Les nouveaux portraitistes donnent souvent naissance à des visages allongés ou comprimés, où les yeux, le nez et la bouche semblent danser une valse désordonnée sur la toile.
Astuce de correction : faites confiance à la grille. Chaque ligne a sa raison d’être. Avant de marquer vos traits définitifs, évaluez l’espace entre eux. Utilisez un crayon ou un outil de mesure pour vérifier les distances et ajustez-les jusqu’à ce que l’harmonie règne.
Les yeux, fenêtres de l’âme, mais souvent mal alignées
Ah, les yeux ! Trop souvent, ils se posent tels des papillons asymétriques, donnant à votre sujet un air étonné ou fatigué.
Astuce de correction : tracez des lignes horizontales fines à travers la grille pour vous assurer qu’ils sont au même niveau. Souvenez-vous, l’espace entre les yeux peut généralement accueillir un troisième œil imaginaire.
Un nez qui sent mauvais : le syndrome du nez tordu
Le nez, fier au cœur du visage, peut parfois pencher comme la tour de Pise si l’on ne prend pas garde à sa position.
Astuce de correction : utilisez le centre vertical de votre grille comme un fil à plomb. Le nez doit s’y aligner telle une colonne antique, droite et noble.
La bouche qui grimace : l’équilibre des lèvres
Une bouche mal placée ou disproportionnée peut transformer un sourire en grimace sans que l’on s’en rende compte.
Astuce de correction : elle est alignée avec le milieu des pupilles. Dessinez des repères légers à partir des yeux vers le bas pour trouver l’emplacement parfait des commissures.
Le front oublié : la frontière du visage
Oublier d’accorder au front l’espace qu’il mérite est une omission classique. Un front trop court peut donner l’impression d’un visage écrasé.
Astuce de correction : le sommet du crâne commence où la grille marque le haut de la tête. Ne lésinez pas sur cet espace. Un doigt posé horizontalement sur le front doit pouvoir trouver sa place sans souci.
En prenant garde à ces écueils communs et en appliquant nos conseils avisés, vous verrez vos compétences en portrait se bonifier comme le vin. Chaque erreur est une leçon qui vous rapproche de la maîtrise du dessin de portrait, une quête noble et gratifiante.
Conclusion
Alors que nous rangeons nos crayons et admirons l’œuvre naissante sur notre feuille, prenons un instant pour réfléchir aux étapes franchies. Grâce à la méthode Loomis, nous avons tracé les contours d’un visage, équilibré les traits avec précaution, et apporté une profondeur qui donne vie à notre portrait. Cette toile vierge est désormais animée d’un regard qui semble presque palpiter sous nos yeux.
Mais notre aventure artistique ne fait que commencer. Dans l’épisode à venir, nous quitterons la vue de face pour explorer les profils. Armé(e)s de notre fidèle grille Loomis, nous découvrirons comment dessiner une tête de profil avec la même rigueur et précision.
Nous nous hasarderons ensuite dans le jeu des ombres et des lumières, car c’est dans la gestion de ces nuances que réside « le secret » du réalisme. Apprendre à les étudier et à les retranscrire apportera du relief à nos œuvres, les faisant sortir de la feuille pour s’offrir au regard du monde.
Que révèle un profil ? Comment la lumière sculpte-t-elle la personnalité de notre sujet ? Ces questions trouveront leur réponse dans l’épisode 2 de notre série sur le portrait masculin. Préparez-vous à observer, à analyser et à capturer l’essence même d’un autre angle du visage adulte.
Restez donc à l’affût, le prochain chapitre promet de peaufiner votre technique et d’affiner votre œil. D’ici là, que vos crayons demeurent aiguisés et vos esprits inspirés.
Maintenant que vous avez goûté au doux frisson de la création, pourquoi garder cette étincelle pour vous ? Montrez-nous les visages qui ont pris vie sous votre main ! Partagez vos chefs-d’œuvre sur les réseaux sociaux en me taguant @jarrod.dessin.realiste.
Vos réussites comme vos hésitations sont les bienvenues ; chaque coup de crayon est un pas de plus sur le chemin de l’artiste.
Des questions ? Des curiosités ? Des éclairs de génie ? Envoyez-moi un message à . Votre perspective est unique, et votre voix, essentielle à la symphonie collective de l’apprentissage.
En avant, artistes ! Le monde (moi en tous les cas) attend de voir vos créations.
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